En raison de désordres structurels inquiétants, un programme de travaux de sauvegarde est actuellement envisagé sur l’église paroissiale.
Par mesure de précaution et pour préserver la sécurité de tous, l’église est donc temporairement fermée au culte et aux visites.
Notre église est aujourd’hui fragilisée et nécessite d’importants travaux de maçonnerie, charpente, menuiserie et de couverture. De sérieux délabrements risquent de mettre en péril certaines parties de l’édifice, et par mesure de sécurité, elle n’est désormais plus accessible au public.
Aujourd’hui les décors sont menacés de disparition, par l’usure, les infiltrations d’eau et les insectes xylophages.
Compte tenu de l’état de dégradation avancé de l’édifice la cloche risque de ne plus pouvoir être actionnée, son balancement fragilisant la structure qui la soutient.
Nous vous invitons à prendre connaissance ci-dessous du constat établi par l’Architecte du Patrimoine, et des propositions faites pour éviter le pire. Les montants en jeu sont considérables.
Le constat
Plusieurs éléments structurels de l’église présentent une vulnérabilité alarmante :
Les contraintes sur les charpentes sont excessives au regard de la résistance des matériaux au niveau de la nef et du clocher.
La voûte de la nef est en limite de stabilité.
La structure du clocher présente des désordres inquiétants.
Le Diagnostic
PRÉAMBULE
La présente étude préalable aux travaux de restauration de l’église Notre-Dame a pour objet la réalisation d’ un diagnostic global de l’édifice afin de déterminer les travaux de gros entretien et de restauration des principaux constituants du clos-couvert et des incidences intérieures. Ces travaux seront classés en fonction de leurs degrés d’ urgence suivant une étude économique et fonctionnelle ne prenant pas en compte à ce stade de l’étude les capacités de financement de la commune.
L’ étude, commandée par la commune de Ménerval, présente :
– une présentation de l’édifice afin de le situer dans son contexte actuel et histoire,
– un diagnostic sur plan présentant les pathologies repérées également sous la forme d’ un rapport photographique non exhaustif illustrant l’inventaire des matériaux et des pathologies repérées lors de nos visites,
– un projet de restauration stipulant le parti de restauration argumenté et la description sommaire des travaux par corps d’ état,
– un dossier d’ estimation sommaire des travaux et coûts d’ objectif abordant les thématiques financières et le phasage des travaux selon leur ordre de priorité.
Cette étude décrit le projet de restauration proposé par le maître d’oeuvre et le programme de travaux sous forme d’ une liste par corps d’ état et une estimation sommaire des interventions proposées.
Une série d’hypothèses ont été formulées afin de répondre aux besoins de conservation de l’enveloppe du bâti, et ont défini une enveloppe prévisionnelle afin de programmer les travaux dans les années à venir.
COUVERTURE
ÉTAT DES LIEUX :
Les couvertures du porche, du transept Nord, du chœur et le versant Est du transept Sud sont en ardoises posées aux crochets. La tourelle d’ escalier, le versant Ouest du transept Sud, le versant Sud de la nef ainsi que le clocher sont en ardoises posées aux clous. Le versant Nord de la nef est en tuiles plates de pays.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
La couverture du clocher semble en bon état et pourrait être conservée encore quelques années.
Le versant Sud de la nef en ardoise présente des reprises notamment au droit de la rive Ouest. L’ensemble du versant Sud est hors d’usage et fuyard, les ardoises sont moussues, couvertes de lichens et des manques sont importants.
Tous les solins d’étanchéité sont hors d’usage.
Le versant Nord de la nef est en tuile plate de pays, comme l’étaient toutes les couvertures de l’église avant les travaux de 1876.
Les couvertures en ardoise du transept Nord et de la tourelle sont dans un état de conservation qui nécessiterait un simple révision alors que la couverture du bras de transept Sud est en état d’usage et nécessitera d’être remplacée.
Le remplacement de la couverture en tuile par de l’ardoise pour le versant Sud a été effectué en 1941.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION :
La réfection partielle des couvertures est à envisager en ardoise.
Concernant la couverture de la nef, le choix de restauration a été pris de la restaurer en ardoise aux clous, mais toutefois il est proposé une variante permettant de restituer les couvertures en tuile plate. (Plus contraignant étant donnés le haut volume, l’exposition aux vents et les besoins d’entretien que cela engendre).
Tous les solins d’étanchéité entre les couvertures et les élévations en maçonnerie seront refaits afin d’assurer la mise hors d’eau de l’édifice. Les couvertures en tuile si cela étaient retenu, pourraient être doublées par la mise en place de sous toiture.
GOUTTIÈRES ET DESCENTES D’EAU
ÉTAT DES LIEUX :
L’absence partielle de gouttière sur le versant Sud de la nef, permettant la récupération des eaux pluviales, participe aux désordres sur les maçonneries extérieures tels que le déjointoiement du contrefort, le développement de végétaux sur les maçonneries, mais également à l’apparition de désordres à l’intérieur avec le pourrissement des corniches et sablières en bois par débordement et infiltration d’eau de pluie.
Les gouttières en place sont sous dimensionnées et percées.
Les descentes en zinc ont été remplacées partiellement et sont dépourvues de récupération en pied.
Le réseau enterré est inexistant à l’exception du réseaux de récupération des eaux
de pluie du chœur. Pour le reste, au pourtour de l’église, les caniveaux formant une pente en ciment gris ne sont pas entretenus et permettent au mieux d’éloigner une partie des eaux pluviales des pieds de l’église.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
Le versant Sud de la nef ne présente pas de gouttières continues. Des portions de gouttières ont été installés à l’aplomb du contrefort déversant l’eau de part et d’autre de celui-ci, rejaillissant en son pied.
A l’angle entre le transept Sud et le versant Sud de la nef, une portion de gouttière Havraise a été installée afin de récupérer les eaux de pluie du versant Ouest du transept Sud, le tout s’évacuant sur un coude et rejetant l’eau dans le vide. Cette disposition peu habituelle occasionne le développement excessif de lichen sur la façade humidifiée.
La gouttière sur le versant Sud du chœur est fuyarde cependant la couverture a été refaite et les infiltrations anciennes importantes ont été réparées. Des traces anciennes et inactives de développement parasitaire et de champignon sont encore visibles; et ont certainement altéré les propriétés mécaniques des pièces de charpente les plus sollicitées.
Les pieds de descentes d’eau pluviale se rejettent par le biais d’un coude, dans un ca niveau en ciment. L’absence de réseau de récupération des eaux, enterré et canalisé, entraîne des problèmes d’infiltrations ponctuelles dans le sol.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION :
L’église était à l’origine couverte en totalité, à l’exception du clocher, par de la petite tuile plate de pays, et donc certainement dépourvue de système de récupération des eaux plu viales.
Toutefois, le projet s’attardera à restaurer les dispositions en place et restituer les dispositions manquantes. Dans le cas où les couvertures seraient refaites en tuile, une gouttière pendante en cuivre serait installée à l’égout. Un dispositif enterré de récupération des eaux pluviales viendrait également compléter le dispositif en place au niveau du chœur.
La tuile plate sera associée au cuivre alors que les couvertures en ardoise conserveront un dispositif moins onéreux en zinc naturel.
INFILTRATIONS EN TOITURE
ÉTAT DES LIEUX :
La partie visible aujourd’hui de la charpente ancienne correspond aux dispositions peintes en gris, c’ est à dire poinçon et entrait, ligne de deux sablières en encorbellement. À noter qu’ une première sablière, posée sur les arases et dans la continuité du nu intérieur des maçonneries, vient porter les sommiers de fermes. Les cerces de la voûte bois recouverte plus tardivement en plâtre et les dispositions constructives de l’ ensemble de la voûte, sont parfaitement visibles depuis le comble du bas côté Nord. La voûte de la nef a été refaite entièrement en 1855, mais des traces d’ une ancienne voûte à douvain sont encore visibles sur la travée Ouest.
La charpente à fermes et entraits retroussés pourrait ne plus être indépendante de la
structure de la voûte après sa réfection complète.
Les sablières extérieures n’ ont pu être observées, rien ne laisse penser qu’il pourrait y avoir un désassemblage au niveau des pieds de ferme, pas de poussée sur les murs ni de déformation significative au niveau des versants de couverture.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
La charpente et la voûte de la nef sont dégradées en raison des infiltrations successives par voies d’ eaux, avec attaques localisées de grosses vrillettes sur les parties les plus humides, accompagnées d’ un développement de champignons dont nous avons fait confirmer par analyses laboratoires qu’il ne s’agissait pas de mérule.
Les sablières intérieures basses sont fortement dégradées et ont perdu leur capacité mécanique, la boursouflure observée localement sur le flan confirme qu’il est nécessaire de d’inter venir afin de les remplacer.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION :
Après dépose de la couverture, un état sanitaire précis des dispositions de charpente sera effectué, toutefois nous prévoyons inévitablement le remplacement partiel des sablières intérieures et extérieures, ainsi que la vérification de tous les assemblages.
Les bois pour les plus attaqués, seront purgés et traités par pulvérisation et par injection dans le cas d’infestation de grosse vrillette.
Dans tous les cas les sommiers, poinçons et entraits de la charpente primaire seront conservés et restaurés.
La structure bois de la voûte sera également traitée et restaurée afin de permettre la mise en oeuvre de l’ une ou l’autre des variantes : restaurer les dispositions en place ou restituer une voûte à douvain posés à embrèvement dans le rainurage prévu à cet effet sur les couvre-joints.
Nota : une étude de dendrochronologie pourrait être réalisée et avoir un intérêt historique dans la datation des structures des voûtes du choeur et de la nef.
VOUTE ET CHARPENTE
ÉTAT DES LIEUX :
La charpente comprenant la charpente primaire en chêne à entrait et poinçons sculptés, une succession de sablières en encorbellement sculptées pourrait dater, pour certaine pièces, du début du XVIe siècle. Toutefois, les observations faites sur place et les informations récoltées sur les différentes campagnes de travaux laissent penser que de nombreuses pièces ne sont plus d’origine (la dendrochronologie permettrait de faire la lumière sur ces doutes).
De plus nous n’avons pas assez d’éléments sur ce point, mais il semblerait qu’en 1902, la voûte du chœur était encore polychrome.
La charpente du comble n’a pu être visitée que d’un bref aperçu depuis la tour du clocher, où nous pouvons confirmer les dispositions d’une charpente à ferme dont la structure de la voûte est liée. Les cerces sont assemblées dans la panne faîtière de la voûte et probablement dans les chevrons. Les douvains sont assemblés à langue de vipère avec couvre joints.


DÉSORDRES OBSERVÉS :
Al’ exception de quelques éléments épars, la voûte est en bon état.
Pour ce qui est visible, la charpente entrait et poinçon l’ est également, reste incertain la stabilité des sablières et les empochements des abouts de blochets sculptés. Cet ensemble constituant l’assise de la voûte et de la charpente a longtemps été humide, en témoigne les traces de développement important de carpophores (ou traces ovales) de surface.
De plus, la faiblesse des «planches décors» qui plient sous le poids des gravois de couvertures encore sur place pourrait entraîner la chute de l’ ensemble.
Les analyses laboratoires effectuées sur les prélèvements de bois et carpophore sec précisent qu’il ne s’agit pas de mérule. Toutefois, la consistance du bois, en particulier des sablières inférieures, a perdu toute résistance mécanique, ce qui explique la boursouflure liée à l ‘ écrasement de la section.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’ INTERVENTION :
Les bois structurellement endommagés seront remplacés en sous oeuvre. Les décors seront conservés en totalité et ré-assemblés par collage sur des bois neufs.
Une révision pourra être envisagée sur la voûte mais aucun traitement de surface par pulvé risation n’ est projeté à ce stade de l’étude.
La découverture de l’égout permettra un examen complet des sablières, nous ne traiterons que les bas de pente afin de supprimer les infiltrations d’ eau et remplacer les gouttières. Les gravois au niveau des sablières sculptés seront enlevés de l’extérieur.
Un traitement fongicide en phase solvant uniquement pourrait être envisagé. La phase aqueuse étant à proscrire car occasionnant des désordres esthétiques irréversibles sur les bois par coulures et migration de tanin.
LA TOURELLE
ÉTAT DES LIEUX :
La charpente de la tourelle est constituée d’une demi enrayure, d’un court poinçon et d’un rayonnage d’empanons. L’ensemble est cohérent à l’exception de quelques réparations tardives avec des tasseaux et le double poinçon (ou béquille complémentaire posée sur le sol) dont l’utilité n’est pas évidente.
La charpente du bras Nord du transept, en partie en vieux chêne et en chevron en peuplier, fortement remaniée, est constituée d’une ferme complète à l’axe et d’une ferme partielle à laquelle il manque l’arbalétrier Est et l’entrait retroussé.
La tourelle est amarrée au mur Nord du clocher par un tirant mixte en chêne et en plat métallique, l’ensemble boulonné au passage du pignon Nord du transept. Ces dispositions bien conservées sont assez anciennes et aujourd’hui stables. La poutre d’amarrage traverse le plancher du comble du transept. Ce plancher a probablement été rehaussé et ne correspond pas au plafond du niveau inférieur.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
La charpente de la tourelle est en bon état et sera préservée.
La charpente du transept Nord a été remaniée à plusieurs reprises, et n’est pas conservable en l’état d’autant qu’une sous-toiture goudronnée a été installée sur le versant Ouest et que cette disposition présente un confinement qui pourrait entraîner l’aggravation des désordres existants.
Vers le Sud, la panne a été fixée par une ferrure en suspente à un chevron de section
plus important faisant office d’arbalétrier. Un autre chevron en position d’ entrait retroussé vient butonner la «fausse ferme», où le sommier semble avoir disparu et où le blochet est ancré sur l’arase par une ferrure bloquant ainsi le pied d’arbalétrier des risques de glissement.
Les chevrons, de tailles et de sections différentes, de remploi ou plus récents sont en mauvais état. Les assemblages avec les blochets et les repos sur la sablière ne sont pas garantis de stabilité, parfois bricolés une file sur deux. Les sablières très encombrées par les gravois sont altérées, des dégagements seront nécessaires afin d’en faire un état sanitaire complet.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’ NTERVENTION :
La charpente de la tourelle sera vérifiée, traitée insecticide fongicide et conservée en l’état.
La charpente du bras de transept sera reprise en totalité, les vieux bois en état seront conservés au maximum. Dans la mesure du possible et en fonction des dispositions existantes, les fermes seront restaurées ou restituées.
Les arases seront nettoyées et un accès au bas de rampant de la nef pourrait être aménagé (sous réserve de faisabilité).
LA FLÈCHE
ÉTAT DES LIEUX :
La charpente de la flèche est en chêne de qualité de conception. Les sections pour la plupart, sont parfaitement dimensionnées. Les enrayures sont conçues à entraits et coyers moisés jusqu’au la troisième niveau. Les fermes à arbalétrier sur deux niveaux
sont doublées par des contrefiches. Les arêtiers sont moisés par les entraits et les chevrons assemblés avec les pannes à tenon en partie haute et entablure simple.
Il n’existe aucunes dispositions plancher ou échelle d’accès aux enrayures au dessus du beffroi.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
Les enrayures ont fait l’objet de plusieurs réparations de différentes natures : reprises et consolidées par ferrures, agrafes en fer, moisages par planche ou doublages des sections dégradées.
Vue en sous face, certains bois pourraient paraître sains mais ils sont creux par le
dessus.
Les chevrons anciens ont été doublés par la mise en place d’un chevron en sapin
entre les deux, avant la repose de la couverture.
La charpente manque de ventilation en partie haute. Malgré les baies ouvertes, elle ne semble pas être très endommagée par l’invasion de volatile.
CONCLUSION D’ INTERVENTION :
Les arases seront nettoyées et les sablières contrôlées voir changées au besoin.
Il n’est pas prévu de déposer la couverture, à l’exception d’intervention localisée pour la pose de chatière et la pose du paratonnerre.
Les enrayures en chêne seront restaurées en sous oeuvre, les bois et les assemblages dégradés seront purgés et doublés au besoin.
LA CHAMBRE DES CLOCHES
ÉTAT DES LIEUX :
La chambre des cloches se situe au deuxième niveau de la tour carrée du clocher.
Elle est percée de plusieurs baies dépourvues d’abat-sons.
Le beffroi est constitué d’une charpente en chêne à deux voies orientées Nord Sud. Une seule voie est aujourd’hui utilisée. Les dispositions sont anciennes et le beffroi est bloqué en tête et en pied par les murs du clocher. Il est posé sur quatre poutres d’assise
dont les sections varient suivant la position. Le plancher en chêne est très ancien et couvert de gravois et de fiente, le trou de cloche est dépourvu de trappe.
Une longue chaîne traverse l’ensemble, accrochée à la première enrayure elle vient
suspendre un lustre en contre bas mais n’a rien à voir avec les dispositions campanaires en places. L’échelle en bois permettant l’accès à la chambre des cloches est globalement en bon état.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
Le beffroi est dans une disposition qui fait bélier sur les maçonneries lorsque la cloche sonne à la volée.
Certains bois sont pourris, notamment au droit des ouvertures et en particulier où les fientes sont plus abondantes. Certains bois sont vert de mousse; d’autres gercés. Certains assemblages sont déboîtés. Le plancher est pourri et trop encombré pour être conservé en l’état, absence de trappe de sécurité.
Les poutres d’assises scellées dans des niches maçonnées au ciment pourraient présenter des désordres à l’avenir; rien de significatif aujourd’hui.
Le dispositif électrique du beffroi n’est plus aux normes, le battant en acier dur est rouillé et le noyau de la cloche est éclaté. Les brides sont également rouillées.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION:
L’ensemble du dispositif campanaire est à remettre aux normes et règles de l’art. La cloche est à descendre et le noyau à restaurer. Deux possibilités d’intervention : intervention à minima avec restauration ponctuelle du beffroi et conservation des dispositions existantes bien qu’elles ne soient pas favorables pour la préservation des murs du clocher.
Autre possibilité d’intervention : réfection complète d’un beffroi pour une cloche avec remploi des bois existants à l’exception des contreventements. Remplacement du dispositif électrique et restauration des dispositions campanaires avec remplacement des éléments défectueux. Restauration de l’ensemble des trappes d’accès et trou de passage de la cloche.
Complément à ajouter à l’état actuel par création et pose d’abat-sons compris mise hors d’eau de l’ensemble. Installation de châssis grillagés anti-volatile.

LA NEF
Les maçonneries des élévations sont constituées de moellons de natures diverses et appareillés de différentes manières suivant les époques de constructions des différents volumes de l’église. A l’exception du clocher, qui est entièrement bâti pour ces élévations extérieures en pierre de taille d’assises régulières, la pierre de taille est utilisée pour les parties architectoniques de l’édifice: les contreforts, les encadrements de baies, le larmier, certains soubassements et les chaînes d’angle. Les mortiers utilisés sont un mélange de sable ocré argileux, concassé de cailloux, et chaux en proportions variables suivant les époques de construction ou reconstruction. Les élévations de la Ne f, probablement bâties entre le XIème et le Xllème siècle ont fait l’objet de plusieurs transformations dont la plus ancienne pourrait dater de 1841 par l’ouverture des grandes baies, en ogive, construites en pierre de Caen. Les élévations sont essentiellement bâties de moellons dont l’appareillage en opus spicatum pourrait être la trace la plus ancienne. Ces dispositions n’étant remarquables que sur les deux tiers de sa hauteur, le dernier tiers pourrait correspondre à la même période quel’ ouverture des baies hautes entre le XIème et le XIIème siècle. Le dernier tiers étant bâti à l’aide de petits moellons calcaires. En partie basse, on remarque deux portes bouchées, une sur élévation Sud et une sur l’élévation Nord avec jambage en pierre calcaire de vallée de Seine et arc plein cintre, dito subsistant dans le parement, bouchées par des moellons de tailles variables. Sur l’élévation Sud, une trace d’ouverture probable bouchée mais plus ambiguë car ne subsiste aucun encadrement pierre à part peut-être deux pierres dont une pourrait être le départ d’un arc, dans tous les cas un bouchement en moellons calcaires de petite taille venant interrompre l’opus spicatum, et des fissures de décharges apparues dans le temps au dessus de cette partie del’ élévation laissent penser qu’il y avait peut être une ouverture ici (ou bien une partie du mur s’est effondré et a été reconstruit!). Sur la façade Sud, deux baies plus modestes ont été percées à mi hauteur au XVIème siècle avec un encadrement en brique, à ce moment les baies hautes ont été bouchées. Il n’y a pas de trace visible de ce type de baie sur la façade Nord, probablement étaient elles dans l’emprise des baies actuelles percées en 1841. Le soubassement de l’élévation Sud a été rejointoyé au ciment. L’absence de gouttière favorise les désordres dus au rejaillissement en pied de maçonnerie en particulier le mouillage et la projection de boue. Les joints sont inégalement conservés mais dans l’ensemble le parement est très déjointoyé. Cela vaut pour l’ensemble des élévations de la nef. Les bouchements ne sont pas épargnés par les dégradations et les enduits de recouvrement des encadrements des baies en brique se décollent par plaques. La chaîne d’angle en pierre calcaire au Sud Ouest a déjà fait l’objet de réparation tardive en calcaire dur gris. Le contrefort Sud en tuf assisés de grande taille, sont en bon état, rejointoyé localement au ciment mais rien d’irréversible, il est particulièrement colonisé par les mousses, lichens et végétaux sur le glacis de tête. Le développement de végétaux sur le contrefort Sud est accentué par un déjointoiement profond qui pourrait être préjudiciable à la stabilité de l’ensemble étant donné la hauteur de l’élévation.
LE TRANSEPT NORD ET LA TOURELLE
Les maçonneries du transept Nord et de la tourelle sont déjointoyées par usure du temps. L’élévation du transept Nord a été plusieurs fois rejointoyée d’une part au mortier hydraulique blanc qui pourrait s’apparenter à de la chaux, et en partie intermédiaire au mortier gris qui pourrait être du ciment Portland. L’encadrement en brique de Saint Jean, fortement dégradé, a été partiellement enduit.
LE TRANSEPT SUD
Le transept Sud est beaucoup plus altéré et pourrait faire l’objet d’une première tranche d’urgence. Des fissures verticales ouvertes parcourent l’élévation sur plus de la moitié en hauteur. La chaîne d’angle Sud Ouest en pierre calcaire est fortement dégradée. L’élévation probablement en péril dés le XVIème siècle a été contrebuté par un contrefort massif en tuf ou calcaire coquillé de pays.
LE CLOCHER
Les maçonneries du clocher sont de factures différentes en particulier entre les deux niveaux et le dernier niveau (qui correspond à la chambre des cloches). Les deux premiers niveaux sont bâtis en schiste gris de pays alors que le dernier niveau est construit en pierre de taille calcaire de type vallée de Seine d’assises régulières, d’architecture de qualité avec des baies géminées en plein cintre à colonnettes d’encadrement et chapiteaux sculptés. La conception est pour le moins irrégulière et peu compréhensible dans la partition des baies en particulier sur les élévations Est, Ouest et Sud. L’élévation Nord, la moins bien conservée et en partie réparée au début du XIX ème siècle par un appareillage en brique dont le dessin comprend deux grandes baies en plein cintre et une plus petite vers l’Est. A l’intérieur, il est plus difficile d’apprécier la chronologie des maçonneries étant donné les remaniements successifs et les reconstructions en maçonnerie de moellon, en silex ou bien en pierre de taille. Les dispositions architecturales parvenues jusqu’à nous révèlent deux niveau d’ouverture, au premier niveau par un dessin de baie haute en plein cintre aujourd’hui bouché dont aucune trace n’est visible à l’extérieur. Les angles Nord-Ouest et Sud-Ouest sont contrebutés par des contreforts massifs vers, qui s’élèvent sur les deux premiers niveaux du clocher. A l’intérieur de la nef, ces contreforts massifs sont parfaitement lisibles et contrebutent les piles Ouest de la croisée du transept probablement construit à partir du XVI ème siècle. Les encadrements de baies vestiges à l’intérieur du niveau 1 du clocher pourraient dater du XII ème siècle, la façade à ce niveau alors en très mauvais état aurait été reconstruite en même temps que les contreforts. Les faces intérieures Nord, Est et Ouest ont des vestiges qui laissent penser que les transepts et le chœur étaient à l’origine plus modeste. Les maçonneries sont lacunaires en particulier pour les décors des élévations du deuxième niveau. Légèrement déjointoyés mais de qualité, les parements dans l’ensemble sont bien conservés. Concernant le niveau inférieur et les contreforts, les maçonneries de moellons sont profondément déjointoyées et les glacis des contreforts colonisés par les végétaux. Les chaînes d’angle en pierre de taille au Nord Est et au Sud Est sont dégradées mais encore stables.
LE CHŒUR
À l’ exception de la face Nord où les baies 3 et 5 recoupent le larmier, les dispositions architecturales et les matériaux du chœur sont cohérents et homogènes. Les maçonneries sont couvertes de lichens et déjointoyées mais dans l’ensemble la présence de gouttières pendantes a participé à leur préservation. Certaines surfaces ont fait l’objet d’entretien régulier avec reprise partielle de joint facilement repérable par leur couleur blanc ocré.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION
L’ensemble des maçonneries serait à rejointoyer. Les contreforts à remaçonner localement et les fissures profondes à remailler. Sans trace ni source plus explicite sur la composition des façades du clocher, l’état existant sera maintenu et restauré afin d’être durable.
LES VERRIÈRES
Les verrières de la nef constituent une ensemble de verres blancs homogènes dont seul le plomb représente le décor géométrique. Les ferrures en fer plat sont toutes identiques composées de quatre horizontales et d’une verticale médiane. Les verrières des transepts sont composées de motifs géométriques colorés à grisaille de remplissage, dont les panneaux sont identiques. Les deux verrières des baies 05 et 06 sont de mêmes proportions que celles des transepts et à motifs géométriques colorés remplis de grisaille. Les grandes baies du choeur sont fermées par deux lancettes et réseaux. Les lancettes sont composées de panneaux de verre losangé coloré à motif de grisaille, encadrés par un filet de bordure à bande et carré. Les quadrilobes en partie haute contiennent des portions lacunaires de vitraux anciens dont le plus important reste représentatif est implanté dans la baie n ° O 1 .
Les verrières sont vieillissantes et devenues souples par usure des plombs, certains verres sont cassés ou lacunaires. Les ferrures et barlotières sont très corrodées à tel point que pour la baie n° 02, les meneaux en pierre ont éclaté par gonflement des aciers. Les vergettes semblent bien conservées. Les baies du choeur ont fait l’objet d’une demande de restauration en 2006 (sans suite à ce jour). Les décors de grisailles sont effacés et rendus illisibles par le temps. Certains pièces en verre blanc à décors de grisailles de la baie n °07 sont complètement effacées ou ont été remplacées par du verre blanc sans décor. À l’intérieur, sur les appuis des coulures inesthétiques sont visibles sur les appuis: écoulement des eaux de condensation.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION
Dans l’ensemble et pour toutes les baies qui seront à restaurer par phases étalées dans le temps, l’urgence portera sur les verrières où sont repérées des casses et les baies où la pierre est à remplacer. Afin de traiter les problématiques des eaux de condensation, des bavettes en plomb seront installées sur les appuis, permettant également l’aménagement d’une ventilation naturelle et une protection de l’appuis en pierre.
LES ENDUITS INTÉRIEURS
ÉTAT DES LIEUX :
Les élévations hautes de la nef sont badigeonnées toute hauteur en blanc, jusqu’aux sablières. Les soubassements, y compris de l’élévation Ouest et des contreforts Est ont été enduits au ciment. Les finitions de surfaces sont hétérogènes plutôt régulières et lisses en partie basse et plutôt irrégulières talochées en partie haute sur les enduits qui n ‘ont pas été refaits.
Les enduits intérieurs sont dégradés et anciens. Les enduits sont couverts d’un badigeon blanc et habillés de lambris au dos des stalles. Au dessus des lambris, de probables restaurations anciennes d’enduits avec de légères différences de colorimétries et finitions de surface. Les enduits au dos du retable majeur ne sont pas visibles. Les ébrasements et appuis de baies sont également en état d’usage avec enduits anciens. L’élévation Sud est la plus affectée. Des traces de polychromie ocre rouge sont visibles sur les sablières basses posées au nu des élévations intérieures.
DÉSORDRES OBSERVÉS :
Les têtes des murs sont verdoyantes, colonisées par les mousses en raison des mouillages successifs, localisés particulièrement au niveau haut des murs gouttereaux et en partie haute des contreforts. Des fissures traversantes sur une grande hauteur sont visibles. Les enduits sont très pulvérulents et se décollent par plaques en particulier en raison du grand nombre d’infiltrations en couverture, ce qui a également occasionné des désordres sur le plafond en platre et lattis par fissuration et décrochement de plaque de plâtre. Une couleur brun rouille transparaît par coulures inesthétiques. Les pieds de murs se desquament également. Les murs intérieurs de la sacristie sont habillés de mobilier, ces derniers seraient à déposer afin de préciser l’état sanitaire et prévenir des risques d’infestations des bois.
Les pieds et la tête des piles du clocher sont verdoyants et colonisés par la mousse ce qui témoigne d’une humidité entretenue.
Très peu de fissures sur les élévations dans le chœur mais les enduits sont très pulvérulents et se décollent par plaques. A mi-hauteur, on remarque des traces noires de salissures. La fréquence des anciennes infiltrations en couverture, en particulier au droit des solins d’étanchéité entre la couverture du choeur et l’élévation Est du clocher, occasionne des coulures et rend pulvérulentes les surfaces d’enduits. Les pieds de murs restent invisibles sur l’ensemble de la périphérie du choeur.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION :
Il pourrait être programmé de reprendre complètement les enduits en partie basse jusqu’au niveau des appuis de baie afin de supprimer les réparations récentes au ciment ou mortier hydraulique à l’origine de la frange de dégradation d’enduit à mi-hauteur des élévations. De même la réparation au ciment dans l’angle Sud.
Les enduits en partie haute seront restaurés en recherche et les fissures, reprises en profondeur, en particulier pour les fissures traversantes.
Un badigeon d’harmonisation sera appliqué. Étant donné son état et les dégradations observées sur la ligne de sablières basses, des remaniements de maçonnerie avec la reprise nécessaire d’enduit en tête des murs seront inévitables ; et dans tous les cas indispensables à la mise en oeuvre des étaiements nécessaires aux interventions de remplacement des bois.
Un badigeon d’harmonisation sera appliqué. Étant donné son état, le plafond de la sacristie, de même que la voute sera refait en totalité et à l’identique.
Un traitement particulier pour les bouchements de baie pourrait être envisagé afin de redonner une autre lisibilité de ces traces archéologiques.
ÉTAT SANITAIRE DU MOBILIER ET DES OBJETS MOBILIERS
Le mobilier présent sur place est un ensemble cohérent. Le chœur est équipé d’un Maître Autel avec retable et tabernacle architecturé polychrome de grande qualité. Dans la continuité, des boiseries polychromes, avec dessins de faux marbre, sont adossées aux élévations intérieures des pans coupés de l’abside. Les stalles sont constituées de bancs sur une simple rangée et de lambris au dos. Des stalles simples sont également adossées aux faces Est des piles de la croisée du transept. L’ensemble est en chêne et de bonne qualité. Le reste de l’espace dans le choeur est occupé par des chaises et des bancs communs. L’harmonium vient compléter cet ensemble, aujourd’hui il est encore utilisé. Dans la croisée du transept, au Sud, la sacristie est délimitée par une clôture et un ensemble de boiseries en chêne, au Nord un lutrin en bois du XVIIe et deux rangées de porte cierges. Dans la nef, les aménagements sont classiques et le mobilier courant mais sans grande richesse. Les autels à retable et niche en bois des chapelles latérales sont adossés aux faces Ouest des piles de la croisée du transept aux piles. Chacun est posé sur une estrade d’un unique niveau et directement en contact avec le sol existant. La nef est équipée de banc clos posés sur simple estrade, comprenant deux rangées agencées sur l’allée centrale et deux rangées complémentaires adossées à l’élévation Nord précédant la chair à prêcher, et sur l’élévation Sud alignés sur les deux principales rangées. Ces ensembles sont également posés sur une simple estrade.
Chemin de croix : il est constitué de cadre en bois protégeant sous verre les scènes. Les cadres sont surmontés de croix. Ils sont en bon état même si les illustrations semblent parfois abimées par l’humidité. Bannières de processions elles sont disposées dans le chœur. Elles sont en bon état de conservation.
CONCLUSION ET PROPOSITION D’INTERVENTION:
Le maître autel et les autels latéraux sont en bon état, leurs estrades ne semblent pas reposer sur des zones humides. Des ventilations par réalisation de percement et bouchement par mise en place de grille laiton ou simple trèfles seront toutefois créés sur les plinthes des estrades afin d’aménager une circulation d’air. A l’exception du maître Autel et des boiseries polychromes attenantes qui pourraient faire l’objet d’une étude spécifique permettant une restauration et mise en valeur, le reste du mobilier et des objets mobiliers semblent en bon état et ne nécessitera qu’un nettoyage et une remise en cire. Pour les statues en plâtre, rien à faire. Un doute peut-être pour le buste de christ polychrome qui aujourd’hui semble avoir été complètement nettoyé. Il appartenait probablement à une poutre de gloire ou à un ensemble sculpté. Des investigations pourraient être nécessaires. L’église comporte de nombreux objets mobiliers qu’il serait bon d’inventorier plus précisément afin de préciser l’état sanitaire et de s’assurer à l’avenir de leur bonne conservation.
