L'EGLISE
Comme la plupart des édifices cultuels, l’église Notre Dame de Ménerval est orientée à l’Ouest. Elle est bâtie sur un plan en croix latine. La nef, sur la base d’un vaisseau unique, se termine sur les deux piles Ouest massives de la croisée du transept qui porte le clocher à base carrée . La tour carrée clocher s’élève sur deux niveaux. Le bras Sud du transept abrite la sacristie, alors que le bras Nord du transept sert uniquement d’espace de circulation entre la nef, le choeur et la croisée vers la tourelle d’accès au clocher. Le choeur, dans la continuité de la nef et de la croisée du transept constitue un imposant vaisseau qui se termine par une abside à pans coupés.
L’ensemble, nef, choeur et bras de transept est couvert par des toitures à deux versants. Le clocher est couvert d’une flèche à base carrée et de pointe octogonale. Un porche tardif venant habiller l’imposant pignon Ouest est couvert à 3 pans.

LE PORCHE
Le porche, de taille modeste, est porté par deux colonnes en briques posées sur le mur d’enceinte du cimetière. La charpente, invisible parce que masquée par un plafond plâtre, est accrochée à la façade. La couverture est en ardoise.

LA NEF
Les élévations extérieures de la nef sont composées de maçonneries de petits appareils calcaires, localement appareillés en « opus spicatum » (arête de poisson), avec des modules éparses de pierre ferrugineuse de type « grison ».
Le pignon Ouest est percé d’une porte d’entrée en tiers-point avec décor en bâtons brisés, l’ensemble supporté de part et d’autre par deux colonnettes cylindriques. À l’axe du pignon, masquée par le porche, la trace d’une ancienne baie en plein cintre bouchée est reconnaissable par l’encadrement en pierre qui subsiste. En partie haute, et plus tardive, une baie en plein cintre, mise hors d’eau par un verre blanc, est également conservée.
La façade Sud est ponctuée d’un unique contrefort en tuf coquillé gris comptant un seul larmier; probablement plus tardif car il n’est pas aligné sur la trame structurelle de la construction.
Aucun contrefort sur la façade Nord de la nef.
Au Sud, à l’extrémité Ouest, une porte bouchée (ancienne porte des morts), en partie haute une série de baies bouchées, remarquables par leur petite dimension et leur encadrement en pierre calcaire blanche. Ces dispositions anciennes se retrouvent également sur la portion haute de l’élévation Nord. Sur la partie médiane de l’élévation Sud, la trace d’une baie bouchée avec ses encadrements en briques, aujourd’hui enduites.
La nef compte aujourd’hui deux grandes ouvertures par façade, il s’agit de baies en tiers-point datant de 1841 (baies n°9 à 12).
Les vitraux de la nef sont des vitraux à bornes en verre transparent, datant probablement du XIXe siècle.
La couverture de la nef à deux versants est en tuile plate petit moule au Nord et en ardoise au Sud.
Seul le versant Nord est équipé de gouttières pendantes.

LES TRANSEPTS
Les maçonneries des bras Nord et Sud du transept sont de même composition que les maçonneries de la nef. Les élévations sont percées de baies étroites en plein cintre mais d’anciennes ouvertures bouchées sont présentes en partie haute. Les vitraux sont des vitraux géométriques à grisaille décorative. La façade Sud du bras Sud est contrebutée par un contrefort non aligné à la structure, composé de pierre de taille calcaire avec deux niveaux de larmier.
À l’angle Nord-Ouest du bras de transept Nord, une tourelle hémicylindrique en maçonnerie de petit appareil calcaire et de module épars de type « grison » a été édifiée pour accéder aux combles. La tourelle est éclairée par des baies superposées, très étroites, encadrées de pierre calcaire. Les bras du transept sont couverts en ardoises, la couverture de la tourelle, en poivrière, est réalisée également en ardoise.

LE CHOEUR
Le chœur, composé de deux travées et d’un chevet à trois pans, est bâti en tuf coquillé gris pour les élévations. L’ensemble est contrebuté de six contreforts à larmier, également en pierre de taille de type tuf.
La dernière travée à l’Ouest est percée sur les deux faces d’une baie étroite en plein cintre; sur la façade Nord, la baie interrompt le larmier continu sur l’ensemble des élévations du chœur compris contreforts.
La première travée à l’Est est percée de baie en tiers-point à remplages; la baie interrompt le larmier. Les réseaux des baies sont réalisés avec une pierre calcaire de vallée de Seine, probablement des reprises ou réparations tardives. Sur la baie n°3, seul l’appui est ancien et le reste de la baie a fait l’objet d’une restauration sans être harpé au mur gouttereau.
Les pans coupés Nord et Sud du chevet sont percés du même type de baie. Les vitraux géométriques se composent de panneaux à grisaille décorative, localement ont été intégrés des médaillons anciens à formes figuratives.
La baie d’axe est bouchée en maçonnerie de moellons enduits.
Le chœur est couvert en ardoise sur l’ensemble de ses versants, le réseau de récupération des eaux pluviales est en zinc, constitué de gouttières pendantes demi-rondes et de descentes en zinc.

LE CLOCHER
Le clocher à base carrée est posé sur des piles massives qui constituent la croisée du transept. Il s’élève sur deux niveaux et est bâti au premier niveau en gros moellons calcaires appareillés, avec aux angles Nord -Ouest et Sud – Ouest des contreforts imposants que l’on retrouve au niveau O intérieur.
Le niveau 2, actuelle chambre des cloches, est construit en pierre de taille assisées de calcaire blanche de type vallée de Seine. Les façades de ce niveau sont percées de baies très hétérogènes: la façade Sud compte une baie géminée avec colonnette isolée probablement la dernière trace d’une ancienne ouverture; la façade Est compte deux baies géminées en partie obstruées par le faîtage du chœur; la façade Nord compte deux grandes baies en plein cintre probablement géminées à l’origine (baie Ouest bouchée avec une simple meurtrière, baie Est ouverte) et une petite baie plus étroite à l’Est, à deux colonnettes engagées dans le tableau; la façade Ouest compte vers le Nord une petite baie à colonnettes engagées dans le tableau mais bouchées, une grande baie en plein cintre avec ouverture géminée, en partie obstruée par la toiture de la nef implantée plus au Nord, pas d’ouverture vers le Sud.
La tour du clocher est couverte par une flèche à base carrée et de pointe octogonale dont la charpente est en chêne. La couverture est en ardoises naturelle posée au clou avec à son sommet la croix et le coq. La pointe de la flèche ne compte pas de dispositif de paratonnerre.

LES INTERIEURS DE LA NEF
Les élévations intérieures de la nef sont enduites au ciment en partie basse sur une hauteur d’environ 2,5 mètres, soit sous le niveau des appuis des baies. Le reste des murs est enduit au plâtre couvert d’un badigeon blanc.
Le sol est couvert de tomettes anciennes fabriquées dans un moule carré.
La nef est chapeautée par une voûte en berceau bois dressée au plâtre et lattis, et refaite en 1855. Le rythme de la charpente apparente dans le volume comprend 6 entraits et poinçons hexagonaux liés (sur la dernière ferme de l’Est, l’entrait est marqué à la peinture noire de la date de (/ 18 5611).
La structure de la voûte s’appuie sur une série de sablières en encorbellement sans moulure, posées sur les sablières droites constituant la ceinture intérieure.
Le volume de la nef est séparé de celui du chœur par les piles massives de la croisée du transept et vient buter à l’Ouest sur les deux contreforts massifs à ressaut traversant la voûte et se terminant sur le niveau 1 de l’élévation extérieure Ouest.

LES INTERIEURS DU TRANSEPT
La croisée du transept repose sur quatre murs diaphragmes épais percés chacun d’une baie en tiers-point. Les murs sont enduits au plâtre. La croisée est couverte par un plafond plat enduit au plâtre sur lattis.
Des corbeaux en quart de rond sont ancrés dans les murs Nord et Sud de chaque volume.
Le bras Nord forme un passage permettant l’accès aux combles par une tourelle contenant un escalier à vis en pierre de taille donnant dans le comble du bras Nord du transept qu’il convient de traverser pour accéder au niveau 1 du clocher.
Située au niveau supérieur (niveau 2), la chambre des cloches comptant une grosse cloche dans un beffroi à deux voies, est accessible par une échelle en bois.

LES INTERIEURS DU CHOEUR ET DE L'ABSIDE
Le chœur est séparé de l’abside par une marche simple. Le sol est couvert de tomettes hexagonales relativement anciennes. Des lambris couvrent les murs jusqu’à hauteur des appuis de baie, sur lesquels viennent s’adosser les stalles. Le reste des élévations est enduit au plâtre.
Les vitraux composés de verres losangés, comptent quelques éléments historiés anciens posés dans les remplages des baies Nord et Sud.
Un grand retable polychrome (ISMH au titre objet mobilier) vient s’adosser au pan Est du chevet à trois pans. Le couvrement du volume du chœur est composé d’une voûte bois en forme de berceau brisé à trois pans, les voliges sont en résineux et les couvre-joints de chêne.
La structure primaire de la voûte, comptant également les sablières en encorbellement, est entièrement sculptée : sablières à raies de cœur, oves, tores, palmettes, ainsi que les blochets sculptés à figures anthropomorphes (anges au blason, tête d’homme, de femme, etc.); liernes de sous-faîtage à clefs sculptées (fleurons, feuillages, etc.), entrait et poinçon Est à décor de même type, avec blasons, personnages, entrelacs de feuillages.

LES COMBLES ET LA TOUR DU CLOCHER
Les charpentes de la nef, du chœur et du bras Sud du transept ne sont pas accessibles. La charpente du chœur est cependant visible depuis la baie de la façade Est du clocher sur laquelle vient buter la couverture du chœur.
La charpente du bras Nord du transept est une charpente à ferme et panne en chêne avec plancher rehaussé.
La charpente de la flèche du clocher est une charpente en chêne construite sur une base à enrayure carrée, à égout retroussé et se terminant par une flèche à base octogonal, l’ensemble à ferme classique : entrait, arbalétrier, poinçon et contrefiche, le tout s’élevant sur 4 niveaux d’enrayures à entraits moisés.
